Total affiche sa préférence européene
Mercredi 28 août 2019, la Direction du Groupe Total a lancé une procédure d’Information/Consultation sur un projet de transformation de TOTAL S.A en Société Européenne (S.E).
La Direction s’est voulue rassurante en précisant qu’il n’y aura aucun impact pour les salariés. L’emploi et les organisations restent inchangés. L’appartenance des salariés au Groupe serait renforcée dans les pays européens à travers cette transformation. Total met en avant ce projet dans un contexte politique qui s’y prête. La Loi pacte en France, le BREXIT et la montée du nationalisme de manière générale en Europe sont des éléments qui interrogent et facilitent la mise en œuvre de ce projet. Outre la dimension politique de ce choix que l' on pourrait qualifier d’opération marketing (tant la direction a fait part d’un discours plus que rassurant), elle certifie qu’elle n’a aucune mauvaise intention…
Et pourtant ! Cette transformation en Société Européenne amène de nombreuses interrogations. Elle a comme première conséquence la disparition du Comité Européen, lieu de Dialogue Social mais aussi de contre-pouvoir constructif. Un outil indispensable dans la protection des salariés et la construction d’une Europe sociale. Qu’en sera-t-il demain ? Une autre disposition inquiète fortement dans le cadre d’une société européenne. C’est la faisabilité juridique de transférer le siège social sans véritables contraintes et sans l’unanimité des actionnaires. Cela n’est pas négligeable et même si la Direction a réaffirmé ne vouloir rien changer aujourd’hui, qui dit que demain elle ne décidera pas de transférer des secteurs du siège social dans des pays où la fiscalité et les droits sociaux sont plus avantageux pour TOTAL ?
La Direction se dit à l’écoute et propose aux membres du Comité Européen de faire parvenir par écrit toutes leurs interrogations afin qu’elle puisse y apporter des réponses objectives dès le 17 septembre. Il faut un éclairage sur ces questions en suspens et un engagement plus fort de la direction pour rassurer les salariés sur le projet de transformation. Pour la CFDT, seul un accord avec les organisations syndicales représentatives et notamment les fédérations syndicales européennes sécurisera les salariés et le Dialogue Social.