Actualité publiée le 29/05/2020

Les raffineurs ont-ils un avenir chez Total?

Geoffrey, tu es le Délégué Syndical Central CFDT de l’UES TOTAL Raffinage Pétrochimie. Peux-tu nous dire en quelques mots les échanges avec le PDG du groupe TOTAL, Patrick Pouyanné au Comité Européen du 27 mai 2020 ?

Ce mercredi 27 mai 2020, Patrick Pouyanné, à la suite de son exposé aux représentants du personnel au comité européen, a laissé entrevoir sa vision sur l’avenir des raffineries tout en les mettant en garde de ne pas confondre vitesse et précipitation. Il a rappelé que l’objectif d’arrêt du moteur thermique était prévu pour 2040 et la neutralité carbone au niveau européen devrait être mise en œuvre pour 2050.

La demande des marchés est à la mobilité électrique du côté urbain et véhicules légers. Mais la demande d’énergie dans un volume plus important reste le transport de marchandises (FRET aérien, routier, naval). Le PDG reste convaincu que le transport par camions et l’aéronautique offriront des perspectives de développement à condition d’adapter l’outil. Il voit une montée en puissance des biocarburants. Pour montrer la confiance qu’il accorde au raffinage, il s’appuie sur la réalisation de l’investissement en cours à la raffinerie de Donges qui devrait pérenniser le site pour les 20 prochaines années.

La question de l’avenir de la raffinerie Grandpuits a été abordée. En phase de redémarrage à partir du 2 juin, son avenir n’est aucunement lié à la crise sanitaire. Patrick Pouyanné attend des réponses sur la fiabilité du pipe. En toute transparence, il a fait état de l’intégrité économique de la raffinerie qui serait remise en cause avec un taux de marche trop bridé du fait de la fragilité du pipe (pression de service).

Du côté des bonnes nouvelles, le président directeur général a annoncé un projet d’une plateforme d’hydrogène en collaboration avec Engie et Air liquide. Le site industriel de la raffinerie de la Mède en Provence a été retenu pour ce projet.

Concernant le gel des embauches, la nuance est non négligeable puisque chaque poste nécessaire pour fonctionner sera remplacé. Il a même été précisé que cela serait le cas chez bon nombre de postés.

Pour la CFDT, les propos de Patrick Pouyanné sont plutôt positifs puisqu’il n’y a aucune volonté de fermeture d’un site industriel mais bien une volonté d’adapter l’outil de travail par rapport à la demande. L’échéance 2040/2050 est connue et laisse le temps de mieux préparer cette transition. Pour autant, la CFDT demande que les Organisations Syndicales Représentatives du Groupe ainsi que les représentants du personnel au niveau des établissements soient impliqués très tôt dans cette transition. IL y va de l’avenir des emplois de demain et il n’est pas question pour la CFDT de laisser une situation intenable aux générations futures.

Je vous invite à rejoindre les équipes du raffinage et de la pétrochimie : Geoffrey.caillon@total.com


Ensemble nous préparerons demain !