Actualité publiée le 18/02/2021
Dividendes à la hausse, gel des salaires et suppressions d’emplois
La CFDT n’a pas validé le plan de 500 suppressions d’emplois soumis à la signature des Organisations Syndicales. Les contreparties offertes sont insuffisantes notamment sur la maximisation des 900 embauches et pour les plus nombreux qui resteront dans l’entreprise. Ce plan divise les salariés et se traduira inéluctablement dans les services par une dégradation des conditions de travail. La CFDT ne peut que constater dans l’accord RCC les faibles engagements sur l’emploi face à contrario aux garanties actionnariales confirmées lors de la récente communication du groupe sur ses résultats 2020. Pour réussir une transition juste, les salariés ne doivent pas être la variable d’ajustement.
TOTAL n’a pas fait le choix de ses salariés et pour preuve il poursuit une politique active de retour à l’actionnaire malgré la crise !?
Dans son communiqué du 9 février, le groupe TOTAL annonce un dividende de 2,64 € par action en 2020. Plus largement, le groupe affiche depuis 2019 une politique d’augmentation des dividendes de +5 à +6%, soit deux fois le rythme de croissance précédent. Cette généreuse politique de distribution devrait être maintenue en dépit du contexte. Ainsi en 2020, TOTAL se positionne en première place parmi les groupes du CAC 40 en matière de retour à l’actionnaire. Pourtant, la Covid-19 a frappé le marché pétrolier remettant en cause les perspectives des « majors » et la solidité de leur modèle d’affaires.
Les dividendes sont un moyen, parmi d’autres, de rendre de l’argent aux actionnaires comme les rachats d’actions ou les réductions de capital. Pourquoi rendre de la trésorerie à l’actionnaire ? Raisonnablement, on peut penser que l’entreprise a un excédent et n’en n’a pas besoin pour son développement. Or dans le cas de TOTAL, les dividendes sont à priori une contrainte : il ne s’agit pas de verser ce qui ne trouve pas d’usage, mais de réduire les dépenses ou les investissements pour servir les actionnaires, voire augmenter la dette. Dans le cas de l’année 2020, ce paradoxe est maximal dans la mesure où le groupe distribue des dividendes, alors même qu’il est en perte. Ainsi, les investissements ont été réduits de -25% et des économies de 1,6 milliard de dollars sont annoncées entre 2019 et 2021. Enfin, la dette a augmenté pour verser les dividendes.
Pour une transition juste : les salariés ne doivent pas être la seule variable d’ajustement face à la crise et à la mutation du modèle économique du groupe
Si les dividendes sont préservés, la baisse du niveau de point mort est une constante dans la stratégie du groupe. Comment le groupe réalise-t-il ces économies ?
• En réduisant les effectifs (non-remplacement des départs, plan de départs volontaires, RCC…)
• En ne respectant pas l’accord sur les engagements d’embauches 2020
• En optimisant les fonctions support (mutualisation) et en en délocalisant une partie dans les pays à bas coût
• En gelant les salaires
Ces plans d’actions se traduisent pour les salariés du groupe par une dégradation des conditions de travail (surcharge), une absence de reconnaissance de leur mobilisation, une démotivation générale…
Le groupe opère - à marche forcée - une transition inédite dans son histoire vers les énergies renouvelables.
Pour la CFDT, les ressources devraient être orientées prioritairement par des investissements dans les activités d’avenir, par des embauches afin de soutenir la croissance, dans la formation et la Recherche & Développement.
La politique de dividendes de Total est-elle tenable sans sacrifier les investissements nécessaires, l’emploi et les conditions de travail ?
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